Après l’attentat, l’Égypte pleure ses 305 morts
Après l’effroyable attaque à la bombe suivie d’une fusillade dans une mosquée, l’Egypte pleurait samedi les 305 personnes tuées. Les victimes ont été inhumées.
Funérailles, prières, bandeaux noirs dans les médias : l’Egypte pleurait samedi les 305 personnes tuées dans une mosquée du Sinaï, l’attentat le plus sanglant dans l’histoire récente du pays.
Le Parquet a indiqué qu’une trentaine d’hommes armés portant la bannière noire du groupe jihadiste Etat islamique (EI) avaient pris part vendredi au massacre des fidèles à 40 km à l’ouest d’Al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï.
Les assaillants, qui portaient des masques et des uniformes militaires, ont fait exploser une bombe avant de tirer à l’arme automatique sur les fidèles dans la mosquée al-Rawda dans le village de Bir al-Abd, selon la même source. Entre 600 et 800 fidèles étaient rassemblées dans cette mosquée la plus grande du village.
Toutes les victimes ont été inhumées samedi. L’attentat survenu lors de la prière s’est soldé par au moins 305 morts, dont 27 enfants, et 128 blessés, selon un dernier bilan officiel.
Quelques heures après la promesse du président Abdel Fattah al-Sissi de «venger les martyrs», l’armée a procédé à des frappes nocturnes dans la zone de l’attaque, où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne de l’EI. Les avions ont visé «des véhicules utilisés dans l’attaque terroriste, tuant leurs occupants», a indiqué un porte-parole.
L’état d’urgence prolongé
À l’aube, des milliers d’habitants de Mit Habib, un village voisin du lieu de l’attaque, ont assisté aux funérailles du directeur de l’école de Bir al-Abd, Al-Said Abou Eitta, et de son fils Ahmed, tués dans la mosquée.
Les corps portés sur les épaules, ils ont scandé en larmes : «Il n’y a de Dieu qu’Allah, le martyr est l’aimé de Dieu».
À Ismaïlia, ville proche du canal de Suez dans le nord-est du pays, où les blessés ont été hospitalisés, les proches se pressaient aux abords de l’hôpital, attendant désespérément des nouvelles.
Toutes les mosquées du pays ont dédié leurs prières aux «martyrs», alors que M. Sissi a appelé les forces armées à édifier un mémorial en leur hommage selon les médias d’Etat.
L’état d’urgence, décrété en avril après des attentats anti-coptes a été prolongé en octobre pour trois mois.