Bakary FOFANA personae non grata au Niger

La délégation de haut niveau de la CEDEAO qui entame, à partir de ce mercredi 9 décembre,  une mission au Niger pour l’expertise du processus électoral a du souci à se faire avec la récusation d’un de ses membres par l’opposition nigérienne.

 

Dans un communiqué rendu public, ce lundi dans la soirée, les partis politiques membres de l’opposition ont annoncé avoir constaté avec étonnement, la présence au sein de la délégation de la CEDEAO, «d’un supposé expert électoral en la personne de Monsieur Bakary Fofana, président de la CENI de la République de Guinée.

A travers une déclaration lue par leur chef de file, Seyni Oumarou, candidat du MNSD aux présidentielles, les partis de l’opposition se sont indignés de la présence de cette personnalité parmi les experts commis par l’organisation sous-régionale.

L’opposition a justifié sa décision par «les conditions irrégulières dans lesquelles, se sont déroulées les élections en Guinée-Conakry depuis la nomination de cette personnalité à la tête de la CENI de son pays ». Selon Seyni Oumarou, le déroulement des différents scrutins a été marqué par plusieurs manquements, de multiples irrégularités et des manipulations du processus électoral sous la supervision de Bakary Fofana. De ce fait, il est mal placé pour servir d’expert électoral au Niger.

Pour l’opposition politique nigérienne, le président de la CENI guinéenne est donc personae non grata au Niger puisqu’il n’est pas de nature à inspirer confiance auprès de toutes les parties prenantes au scrutin. « Ce supposé expert électoral qui n a pas su organiser des élections apaisées en Guinée, ne peut venir donner des leçons aux nigériens » a laissé entendre le chef de file de l’opposition qui n’a pas manqué de saluer la venue de cette mission de la CEDEAO qui devrait donner son avis sur l’évolution du contexte politique actuel à travers l’évaluation du processus électoral.

Selon plusieurs observateurs, la position de l’opposition est légitime dans le contexte politique actuel qui reste assez tendu. L’opposition accuse en effet le régime de vouloir manipuler le processus afin de pouvoir détourner les résultats des prochaines élections.

Il faut dire que même si les arguments de l’opposition peuvent prêter à débat, sa condamnation tient surtout au fait que Bakary Fofana est considéré comme un proche du président guinéen Alpha Condé dont la proximité avec Mahamadou Issoufou est un secret de polichinelle.

Il convient de relever que cette mission de la CEDEAO qui sera conduite par l’ancien chef de l’Etat nigérian, le général Abdou Salami Aboubacar, a été sollicitée entre autres par l’opposition qui a estimé nécessaire une expertise internationale et indépendante afin de s’assurer de la régularité du processus électoral, gage d’élections apaisées dans notre pays.

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