Emmanuel Macron appuiera les efforts pour la sécurité du continent
Le chef de l’Etat débute une tournée en Mauritanie et au Nigeria. Il parlera sécurité, immigration, mais aussi économie, en particulier au Nigeria, premier PIB africain.
Une attaque terroriste à Gao, au Mali, visant des soldats français de l’opération Barkhane, a fait un grand nombre de victimes civiles dimanche et endeuillé le sommet de l’Union africaine qui se tient dans la capitale mauritanienne, Nouakchott.
Elle suit l ‘attaque du QG de la force conjointe du G5 Sahel vendredi, à Sévaré, dans le centre du Mali. C’est dans ce climat ¬sécuritaire extrêmement tendu qu’Emmanuel Macron débute, ce lundi, une visite officielle qui va le conduire successivement en Mauritanie puis au Nigeria.
G5 Sahel
A Nouakchott, le chef de l’Etat, après avoir participé au sommet de l’Union africaine, doit rencontrer son homologue Mohamed Ould Abdel Aziz, avec lequel il va parler essentiellement de sécurité et du G5 Sahel. En toile de fond, le chef de l’Etat doit réaffirmer la volonté de la France d’aider les Africains à assurer leur propre défense. C’est précisément la logique du G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad.
La France, qui conduit dans la région l’opération Barkhane, soutient ce projet, dont la mise en oeuvre est pour l’instant ralentie par les problèmes de financement et les accusations de violation des droits de l’Homme par les troupes de la force conjointe, basée à Sévaré. En appui du volet sécurité, une autre structure, l’Alliance Sahel – mise en place en coopération avec l’Allemagne – identifie des projets de développement qui, au niveau français, sont gérés avec l’aide de l’AFD . La France tente, en effet, de mieux coordonner en amont son action face à des crises qui apparaissent de plus en plus complexes.
Fonds Paix et Résilience
Militaires, diplomates et acteurs du développement doivent ainsi mieux gérer et mutualiser leurs efforts respectifs par une plus grande concertation. Le fonds Paix et Résilience (« Minka ») est précisément destiné à aider les pays dits « fragiles ». Il reçoit, chaque année, 100 millions d’euros , budget appelé à doubler d’ici à 2020. Ce montant est perçu sur la taxe sur les transactions financières, qui est « une ressource stable », note l’AFD. Structuré autour de quatre lignes différenciées, il doit permettre d’agir dans des bassins de crise identifiés : Sahel, République centrafricaine, Lac Tchad ou Moyen-Orient.
Questions migratoires
A peine rentré du sommet ¬européen dominé par les questions migratoires , le président français devrait également évoquer ce sujet avec ses interlocuteurs. A Bruxelles, le chef de l’Etat a notamment souhaité que la coopération soit accentuée avec l’Office international des migrations et l’Union africaine pour reconduire les migrants illégaux.
Club d’affaires franco-nigérian
Au Nigeria, Emmanuel Macron abordera à Abuja la question de Boko Haram avec son homologue Muhammadu Buhari . Mais à Lagos, il sera davantage ¬question d’économie. Le chef de l’Etat doit s’entretenir avec de jeunes entrepreneurs du secteur privé et lancera le premier club d’affaires franco-nigérian. « Il faut casser les barrières psychologiques avec le Nigeria », explique un diplomate. Premier PIB africain, ce pays abrite de grandes entreprises qui veulent mieux connaître leurs homologues françaises.
Le président doit réaffirmer la volonté de la France d’aider les Africains à assurer leur propre défense.