Le président palestinien a traité lundi l’ambassadeur américain en Israël de «fils de chien».

Proche Orient: un siècle de conflit entre Israël et Palestine Le conflit israélo-palestinien a pris naissance à la fin du XIXe siècle. De la déclaration Balfour promettant la création d’un Foyer national juif à la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié lundi de «fils de chien» l’ambassadeur américain en Israël David Friedman, suscitant une vive réaction de la Maison Blanche, dans un contexte de tensions aiguës entre la direction palestinienne et l’administration Trump.

M. Abbas a porté cette violente charge contre M. Friedman au moment où l’administration Trump est supposée présenter prochainement son plan de paix pour les Palestiniens. Après plusieurs décisions montrant selon eux le parti pris ouvertement pro-israélien de l’administration Trump, les Palestiniens ont fait savoir que les Etats-Unis étaient disqualifiés dans le rôle de médiateurs. L’état des relations entre Américains et Palestiniens suscitent des interrogations sur la possibilité que le plan soit mort-né.

«L’ambassadeur américain à Tel-Aviv est un colon et un fils de chien», a dit M. Abbas dans un discours à Ramallah dénonçant la politique américaine face au conflit israélo-palestinien.

Les propos de M. Abbas ont entraîné une vive réaction de la Maison Blanche, dénonçant des «insultes déplacées». «L’heure est venue pour le président Abbas de choisir entre la rhétorique haineuse et des efforts concrets pour améliorer la qualité de vie de son peuple et l’emmener vers la paix et la prospérité», a déclaré Jason Greenblatt, émissaire de Donald Trump pour le conflit israélo-palestinien.

 

David Friedman est au sein de l’administration Trump une figure honnie par la direction palestinienne. Autrefois avocat de Donald Trump, M. Friedman a pris ses fonctions en mai 2017 précédé par ses positions controversées en faveur de la colonisation. Il est aussi un ardent défenseur de la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël et du transfert, à ce titre, de l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Le président Trump a ulcéré les Palestiniens le 6 décembre en annonçant la reconnaissance et le transfert, rompant avec des décennies de diplomatie américaine et de consensus international. Les Palestiniens, qui revendiquent Jérusalem-Est pour capitale de l’Etat auquel ils aspirent, ont depuis gelé les contacts avec les officiels américains.

M. Friedman devrait devenir en mai le premier ambassadeur américain à siéger à Jérusalem quand les Etats-Unis y inaugureront leur ambassade. M. Friedman, juif observant, a suggéré que les propos de M. Abbas étaient suspects d’antisémitisme.

Lors d’une conférence sur l’antisémitisme à Jérusalem, M. Friedman a indiqué avoir pointé du doigt ces jours derniers l’absence de condamnation par l’Autorité palestinienne du meurtre de trois Israéliens par des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupés. La réponse de M. Abbas «a consisté à me traiter de fils de chien. Est-ce de l’antisémitisme ou du débat politique? Je vous laisse juges», a dit M. Friedman selon les services de l’ambassade.

 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi dénoncé les propos du président Abbas. «Pour la première fois depuis des dizaines d’années, l’administration américaine cesse de cajoler les dirigeants palestiniens et leur dit cela suffit. Apparemment le choc de la vérité leur fait perdre l’esprit», a affirmé M. Netanyahu sur son compte Twitter.

Depuis sa prise de fonctions, M. Friedman a ulcéré à plusieurs reprises les Palestiniens et satisfait les colons, par exemple en parlant de «prétendue occupation» des Territoires ou en déclarant qu’Israël occupait «seulement 2% de la Cisjordanie».

Au cours du même discours, M. Abbas a accusé le Hamas d’être directement impliqué dans l’attentat à la bombe de la semaine dernière contre le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah, et a annoncé de futures sanctions contre le mouvement islamiste.

Le convoi de Rami Hamdallah avait été la cible d’un attentat à la bombe le 13 mars lors d’une rare visite dans la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne s’en était sorti indemne.

Le Hamas est «derrière l’attentat», a dit M. Abbas. Si l’attentat avait réussi, il aurait «ouvert la voie à une guerre civile sanglante» entre organisations palestiniennes, a-t-il ajouté. L’Autorité qu’il dirige va prendre des «mesures nationales, légales et financières» en réponse, a-t-il affirmé.

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