Dialogue politique : Cellou Dalein répond Boureima Condé
Cette réponse à l’invitation de Boureima Condé, ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a été faite, ce jeudi 14 juillet au cours d’une conférence de Presse organisée par l’opposition républicaine. La rédaction vous propose l’intégralité de ce courrier. Lisez…
A Monsieur de l’Administration du territoire et de la Décentralisation de Conakry.
Monsieur le ministre, j’accuse réception de votre lettre relative à la relance du dialogue politique. Comme vous le savez le dialogue politique, est une revendication constante de l’opposition parce que nous resterons convaincus que c’est le meilleur moyen d’épanouir les divergences et de construire dans notre pays une démocratie apaisée.
Ceci dit les partis politiques membres de l’opposition républicaine, lors d’une concertation au tour de votre invitation se sont interrogé sur l’utilité de dialogue politique dès lors que les acteurs sont rarement mis en œuvre par les institutions concernées c’est-à-dire l’exécutif, la CENI et le Parlement.
Faut-il rappeler en effet que les engagements pris lors des différents dialogues politiques que nous avons tenus ont été rarement appliqués. Il en est ainsi :
Premièrement l’identification de la poursuite des auteurs et commanditaires des violences survenues durant les manifestations pacifiques de l’opposition pour les élections législatives de 2013.
Deuxièmement l’indemnisation des victimes de violences commises lors des manifestations de l’opposition relative aux élections de 2013.
Troisièmement, l’organisation des élections locales dans les délais convenus : Avant le 31 mars 2014 lors du dialogue de juillet 2013 ;
Avant le 31 décembre 2014 lors du dialogue de juillet 2014 ;
Avant le 30 juin 2016 lors du dialogue d’Août 2015 ;
- La neutralité de l’administration territoriale dans l’animation des partis politiques et dans le processus électoral ;
- L’accès équitable des partis politiques aux médias publics ;
- La mise en place avant l’élection présidentielle d’octobre 2015 des délégations spéciales ;
- La révision de la loi 016 portant création, organisation et fonctionnement de la CENI par l’Assemblée Nationale après l’élection présidentielle de 2015. Notons que le Parlement s’est refusé, lors de la session des lois de 2016, d’examiner la proposition de loi introduite à cet effet par l’Opposition.
Pour la crédibilité du dialogue, il est indispensable que le Président de la République, il est indispensable que le garant du fonctionnement des institutions, engage toutes les institutions républicaines à appliquer rigoureusement les décisions et recommandations issues des dialogues politiques.
Il est rappelé que les conflits traités par ces dialogues sont généralement des divergences entre l’Exécutif et l’Opposition politique et non entre le RPG arc-en-ciel et l’Opposition.
En outre, nous estimons, il faudrait avant l’ouverture du dialogue que nous définissions ensembles, c’est-à-dire les participants, les médiateurs et un projet d’ordre du jour.