Guinée : le milliardaire Beny Steinmetz interpellé en Israël dans l’enquête sur le projet minier du Simandou

Le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz a été interpellé ce lundi 19 décembre à Tel Aviv pour des faits présumés de corruption en lien avec l’exploration de gisements miniers entrepris par Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), la filiale minière du holding familial Steinmetz. Celle-ci a confirmé l’information à Jeune Afrique.

Cette interpellation par la police israélienne intervient dans le cadre d’une enquête menée par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse.

Beny Steinmetz et plusieurs Israéliens vivant à l’étranger sont suspectés « d’avoir payé plusieurs dizaines de millions de dollars de pots-de-vin à des cadres de la fonction publique guinéenne », indique une déclaration de la police israélienne citée par Bloomberg.

Après son audition par la police, l’homme d’affaires a été placé en résidence surveillée jusqu’au 2 janvier, contre le paiement d’une caution de 100 millions de shekels (environ 24,6 millions d’euros). Ses passeports français et israélien lui ont été confisqués et tout déplacement hors d’Israël lui a été interdit pour une durée de 180 jours.

Le Simandou au cœur de l’enquête

« Ce nouveau développement est la conséquence d’une investigation sans fondement initiée par le gouvernement d’Alpha Condé en cours depuis 2011, et visant à exproprier BSGR de ses actifs », fait savoir Bobby Morse, porte-parole de l’entreprise.

De 2005 à 2014, BSGR était actif dans l’exploration des gisements guinéens de fer du Simandou et de Zogota. L’entreprise israélienne y avait investi 165 millions de dollars. BSGR avait signé un accord de 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) en 2010 avec Vale pour développer ces gisements de fer. Mais le Brésilien n’a finalement versé que 500 millions de dollars après la révélation de soupçons de corruption.

En avril 2014, le gouvernement guinéen a résilié le gisement de minerai de fer de Simandou et l’annulation de sa concession minière de Zogota, après qu’un comité en charge d’auditer les contrats miniers du pays avait conclu à “l’existence de pratiques de corruption ».

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