Histoire pathétique Mme Tounkara: elle échappe à la mort de justesse

L’histoire remonte en 2009, lorsque Nantènin Tounkara a perdu ses deux parents dans le massacre du stade du 28 septembre au temps du régime CNDD. Depuis cette date, Nantenin a été confrontée à un calvaire infernal dans son pays natal, la Guinée.

De son mariage de force avec un vieux gendarme, qui avait à peu près le même âge que son père, la vie de Nantènin s’est annoncé difficile, puis qu’elle n’avait jamais eu le sentiment pour cet homme depuis le premier jour de leur mariage. Chose qui lui coûtera la vie, puisque son mariage avec ce dernier fut négocié par sa marâtre, mère de son jeune frère du côté de son père.

Suite aux conditions de vie misérables ou encore déplorables qu’elle vivait dans le foyer avec son mari gendarme, elle a décidé un jour de s’en fuir pour aller se réfugier au Sénégal sous la protection des autorités françaises à travers le soutien des personnes de bonne volonté.

On vous propose alors l’intégralité du récit chronologiquement transcrit par la victime, Mme Tounkara Nantènin, depuis son séjour au pays de la Téranga.

Lisez….

Je m’appelle Nantènin Tounkara. Je suis née le 03/01/1996 à Conakry-Guinée. Voici le récit des évènements qui m’ont poussée à quitter mon pays d’origine la Guinée et demander la protection des autorités françaises.

Je suis fille unique de mon père et de ma mère avec un demi-frère du côté de mon père. Ma mère se nomme Nagnouma Kourouma et mon père Moussa Tounkara. Je suis la seule fille enfant issue de leur union.

Mon père avait déjà un enfant d’un précèdent mariage dont il avait divorcé avant de se marier avec ma mère. Cet enfant était par conséquent mon demi-frère. Il s’appelle Sory Tounkoura.
Si cela est nécessaire à votre office, je pourrais vous expliquer les raisons de leur divorce.

Avant la mort de mes parents, on vivait dans la commune de Matoto où je suivais une scolarité exemplaire, mais mon demi-frère vivait avec sa mère dans la commune de Dixinn.

Mes parents ont trouvé la mort lors des évènements politiques (massacres au stade du 28 septembre en 2009).

N’ayant plus que mon demi-frère pour famille car ma mère elle aussi est l’unique enfant de ses parents, je n’avais ni oncle, ni tante à mes côtés.

Du côté de mon père, mes oncles et mes tantes m’avaient déjà rejetée bien avant ma naissance car la famille de mon père n’a jamais été d’accord pour le mariage de mes parents car ma mère était chrétienne et mon père était musulman.

Après le décès de mes parents en 2009, je n’avais d’autre choix que d’aller vivre avec mon demi-frère car il était la dernière personne ayant un lien de parenté avec moi .

A mon arrivée chez lui, je m’attendais déjà à un traitement sévère mais pas à ce point dégradant et insultant.

Depuis ce jour, la vie a commencé pour moi un très long calvaire d’esclavage puisque c’est le traitement réservé aux orphelins dans mon pays, ceci surtout pour ceux qui ne sont pas désirés.

Je n’avais le droit de me coucher que lorsque tout le monde était couché et je devais me lever également avant tout le monde.

Je faisais seule tous les travaux de cette maison. Je ne mangeais que lorsque tout le monde était servi (c’est à dire les restes) s’il y en avait bien sûr. Sinon, je restais sur ma faim. Les injures, les humiliations ainsi que les coups étaient mon quotidien.

Les 12 mai 2014, mon demi-frère et sa mère m’ont envoyée au village à BOFFA pour me faire exciser. Je n’ai pas été excisée quand j’étais petite car mes parents étaient contre l’excision, chose que je n’ai sue qu’à mon arrivée sur place.

Depuis là, j’ai toujours eu des problèmes de santé liés à l’excision (règles douloureuses, maux de ventre, vertiges, saignement).

Un an après l’exécution, le 13 août 2015, mon demi-frère et sa mère m’ont imposée un mariage forcé avec Monsieur Amadou Cissé qui était capitaine de gendarmerie et qui avait l’âge de mon père. Je me suis opposée à ce mariage. Alors, j’ai été frappée, insultée physiquement mais aussi mentalement.

C’était le 11 décembre2015, j’ai été ligotée et enfermée durant toute leur cérémonie. Et après les festivités, ils m’ont mise dans une voiture pour que j’aille vivre avec « le vieux »

Ils ont expliqué à ce monsieur que j’étais une rebelle et qu’il devait me tenir ligotée et enfermée durant un bon moment.

J’ai vu l’enfer: il me violait, ligotais, chaque jour, la nuit il me faisait l’amour par la force. Il usait d’une telle violence que toutes mes parties sexuelles étaient blessés, j’ai également été brûlée au niveau du mollet droit le jour où il m’a poussée et qu’il y avait de l’eau bouillante dans un récipient à côté de moi.

J’ai alors compris que mon frère et sa mère m’ont vendue à ce capitaine, Monsieur Amadou Cissé qui étais riche et qui avait beaucoup de pouvoir afin d’assurer une position financière confortable pour eux deux. Le capitaine Amadou Cissé était un drogué et un alcoolique.

Le jour du 16/01/2016, il est rentré dans la chambre avec son arme à la main et il me dit personne ne viendra m’attacher au lit aujourd’hui, que je ferai l’amour avec degré ou de force, puis il m’a dit « tu te déshabilles toute seule ou je te tue ». J’ai crié et les personnes qui étaient avec lui dans la maison à ce moment-là sont venues devant la porte de la chambre.

Mon demi-frère qui était parmi eux a défoncé la porte et il a voulu retirer l’arme dans les mains de Mr CISSE mais le coup est parti et la balle a tué mon frère.

Comme il a tué mon frère, ils m’ont accusée de meurtre et il m’a enfermée dans la chambre en me disant qu’il va me tuer aussi.

A ce moment, j’ai réalisé que j’étais en danger et que personne ne cherche à savoir la vérité et que je devais fuir le plus rapidement possible. Alors, j’ai pris tout l’argent qui était dans l’armoire de la chambre et j’ai sauté par la fenêtre pour m’enfuir. Je ne savais plus quoi faire et j’étais affolée.

J’ai croisé deux hommes du quartier qui connaissaient bien mon histoire. Je leur ai expliqué ce qui venait de se passer et je leur ai demandé de l’aide.

Monsieur Hassan m’a dit qu’il va m’aider à quitter Conakry le plus vite que possible, et que tout de suite il va contacter une personne à Dakar (Monsieur Tall).

A suivre…..

Moussa Traoré

Tel: 621 99 83 45

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