Le Maroc amorce son retour dans l'Union africaine
Il y a trente-deux ans, le roi Hassan II quittait l’Union africaine (UA) pour protester contre la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée (RASD) par l’UA. Le Maroc trouvait cette décision contradictoire avec le principe fondateur de l’organisation, qui prévoit la « non-ingérence » et « le respect des frontières » des Etats membres. La politique de la chaise vide fait désormais partie du passé : le retour du Maroc au sein de l’UA se prépare.
Le Maroc mène discrètement depuis deux ans une offensive diplomatique traduisant sa volonté de retrouver sa place au sein de l’Union africaine (UA). En janvier dernier, une responsable marocaine de haut niveau assistait ainsi, pour la première fois depuis 1984, au sommet de l’UA.
Au cours des dix derniers jours, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, s’est montré très actif auprès de différents pays africains. Il a notamment rencontré plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement à la recherche d’un soutien.
Au mois de juin dernier, le Maroc avait réservé un accueil faste au président rwandais Paul Kagame. Selon plusieurs médias, le retour du Maroc à l’UA était alors au cœur des discussions. Une visite du roi Mohammed VI au Rwanda était alors évoquée.
Retour par la grande porte
Selon des sources marocaines, sur les 54 pays que compte l’UA, 13 seulement soutiennent encore le Sahara occidental. Il y a quatre jours, la Zambie a même retiré sa reconnaissance à la RASD, qui réclame son indépendance du Maroc.
Le royaume chérifien veut retrouver sa place au sein de l’Union africaine, mais souhaite rentrer par la grande porte, probablement en chassant le Sahara occidental de l’Union.
Le retour du Maroc est inéluctable, mais peut prendre du temps, indique encore une source qui suit le dossier. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, confirme : « C’est une chose qui sera annoncée le moment venu ».