Planification familiale : « 821 couples ont été protégés durant année 2015 », a dit Dr Karamoko Kéita, Directeur régional AGBEF-Kindia.
En dépit des efforts fournis par le gouvernement guinéen et ses partenaires, la planification familiale reste encore un sujet méconnu dans la région de Kindia. C’est du moins un constat que révèle le Directeur régional des programmes de l’antenne de l’Agence guinéenne pour le bien-être familial, AGBEF, Dr Karamoko Kéita, qui nous a accordé une interview le 11 août dernier.
L’Indépendant-le Démocrate : Présentez-nous ce centre et dites nous quels sont ses objectifs ?
Dr Karamoko Kéita : L’antenne de Kindia est composée d’instance de gouvernance constituée des volontaires et des jeunes. L’association offre aussi des prestations avec l’appui des partenaires. Nous disposons d’une clinique moderne et d’un centre pour les jeunes qui doit prendre en compte tous leurs problèmes.
L’antenne de Kindia de l’AGBEF s’occupe de la planification familiale, la consultation prénatale, la consultation curative Au sein de l’instance de gouvernance nous avons plus de 20 volontaires. Nous avons un personnel qui travaille au sein de ce centre ; ils sont au nombre de neuf : 1 directeur, 2 sages-femmes, 1 technicien de laboratoire, une animatrice vendeuse, 2 infirmiers, une matrone, 2 filles de salle et un gardien. L’antenne a été ouverte depuis 1986.
Selon vous, quel est le taux de fréquentation ?
Je suis arrivé à Kindia en 2011. Si nous prenons le taux de fréquentation, je ne saurais vous dire exactement ce qu’il en est. A mon arrivée, à partir de midi déjà, les consultations étaient déjà arrêtées. Maintenant, le personnel peut rester jusqu’au-delà des heures habituelles de travail.
Est-ce que votre association s’occupe d’autres volets en population et développement ?
Au-delà des activités cliniques que nous menons, il y a des activités que nous menons sur le terrain dont la sensibilisation sur le virus Ebola ; la planification familiale; le VIH/Sida ; la distribution des contraceptifs au niveau à base communautaire, etc.
Il y a des besoins en matière de planification familiale mais ces besoins ne sont pas toujours satisfaits. Les gens en ont besoin mais ils ne savent pas où aller pour bénéficier des services de planification familiale. L’AGBEF a mené la réflexion pour savoir comment aider les populations. Avec les fonds de l’UNFPA à travers le ministère de la Santé, l’AGBEF pilote des activités au niveau de la communauté pour la distribution des contraceptifs.
Y a-t-il des avancées dans le domaine de la planification familiale à Kindia ?
Il y a des avancées. Je peux faire la situation des couples qui pratiquent la planification familiale. En 2015, 89 couples ont été protégés grâce aux contraceptifs oraux ; 128 couples en utilisant des injectables ; 172 couples ont été protégés grâce aux stérile; 395 ont utilisé le Jadel à deux bâtonnets, 2 couples ont été protégés en pilule et 35 ont eu recours au condom masculin. Au total, nous avons 821 couples qui ont été protégés durant l’année 2015.
Est-ce qu’il y a un partenariat entre votre association, le gouvernement et les partenaires ?
Nous évoluons dans un premier temps avec les partenaires pour financer nos activités. Notre partenaire principal est la fédération internationale pour la planification familiale (IPPF). En l’IPPF, nous avons d’autres partenaires comme l’UNFPA, l’UNCEF.
Dans quel domaine travaillez-vous avec l’UNFPA ?
Avec l’UNFPA, nous travaillons dans le cadre de la formation des formateurs et la distribution des contraceptifs au niveau communautaire.
Travaillez-vous avec les religieux pour la sensibilisation de la population?
Bien sûr ! Quand on parle de planification familiale, aucune couche n’est épargnée. Parce qu’aujourd’hui, si on veut améliorer la santé de la population, nous avons besoin de tout le monde.
Rencontrez-vous des difficultés sur le terrain ?
On a des difficultés parce que tout ne peut être parfait. C’est pourquoi, si nous avons des difficultés, nous faisons recours aussi à d’autres structures pour nous venir en aide. Je vous donne un exemple. Quand cette structure a été créée, les gens avaient une autre idée. Quand on parle de la planification familiale, beaucoup se disaient que c’est interdit par le Coran et la Bible. Il n’a pas été facile de faire comprendre aux gens l’importance de la planification familiale.
Interview réalisée par Moussa Traoré depuis Kindia