Réconciliation nationale : Les vérités de Mamady Youla aux guinéens…

A l’occasion de l’Atelier National d’appropriation et de validation technique de l’Avant-projet de Loi portant création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de la Commission Vérité Justice et Réconciliation qui s’est tenue,  mercredi 12 Avril 2017 à Conakry, en ouvrant cet atelier, le premier ministre guinéen, Mamady Youla  a dans son discours adressé ses vérités aux guinéens…

Voici quelques extraits de son discours…

« La cérémonie qui nous réunit ce 12 avril 2017 revêt une importance capitale dans notre cheminement commun vers une Guinée réconciliée avec ses filles et fils au regard de notre passé qui a été non seulement marqué par des événements glorieux, mais également par des violations graves des droits de l’homme dont les stigmates restent encore vivaces dans bien de nos familles », a précisé Mamady Youla.

Et de poursuivre, « Pouvons-nous espérer libérer toutes les énergies pour construire ce pays si nous oublions pas cette partie de notre passé ? Face à cette problématique si complexe et porteuse de grands enjeux pour l’avenir de notre si beau pays, le Chef de l’Etat a confié au Grand Imam de la Mosquée Fayçal, El hadj Mamadou Saliou Camara et à Mgr Vincent Coulibaly, Archevêque de Conakry, la lourde tâche de mener des réflexions profondes et de nous proposer des modalités de traitement de notre passé. Après cinq ans de travaux, cette Commission a remis le 29 juin 2016,un rapport de plus de 300 pages assorti de 23 recommandations principales », a-t-il ajouté.

Le premier ministre guinéen a aussi attiré l’attention des guinéens pour la mise en place de la commission vérité, justice et réconciliation, « cependant, je voudrais attirer votre attention sur un certain nombre de considérations qui me semblent très importantes. Tout d’abord, la Commission vérité que nous voulons mettre en place en Guinée doit jouir d’une indépendance politique et opérationnelle. Ensuite cette Commission ne peut être un prêt à porter de l’extérieur. Elle doit correspondre à nos réalités guinéennes tout en se conformant aux principes de la lutte contre l’impunité », a laissé entendre Mamadi Youla.

Par ailleurs, le premier ministre Youla a fait savoir que, la Commission Vérité de la Guinée, comme toutes les autres qui ont été créées à travers le monde depuis 1974, « n’aura le pouvoir ni de juger ni d’amnistier qui que ce soit. Le pouvoir de juger appartient au pouvoir judiciaire. Dans le cadre de la réforme du secteur de la justice, nous ne ménageons aucun effort afin de faire de notre justice, un outil au service de la consolidation de la paix et de l’Etat de droit », a souligné le chef du gouvernement.

Enfin, la Commission Vérité de la Guinée, selon Mamadi Youla, ‘’ne peut atteindre les résultats espérés par nos concitoyens si chaque Guinéen ne fait pas un examen minutieux devant le tribunal de sa conscience et décide que nous devons, pour l’avenir de nos enfants, éviter la récurrence des  violations des droits de l’homme. A cet effet, je voudrais souligner que nous devons avoir en Guinée une mémoire. Une mémoire pour enseigner à nos enfants que leur identité différentielle est une richesse pour construire un plus grand pays qui fera la fierté de leurs progénitures. Nous devons faire preuve de responsabilité en capitalisant sur toutes les richesses dont notre pays a si gracieusement été doté en amenant nos filles et fils à se tenir les mains sans aucune considération d’ethnies, de religion ou politique ‘’, a conclu le patron de la primature.

 

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