Société : La liberté de manifester en Guinée, l’ONG African Crisis Group en fait une préoccupation

« La liberté de manifester en Guinée » était au centre d’un forum organisé, ce samedi 02 Avril 2016 à Conakry  par African Crisis Group à travers la Convention des Acteurs Non Etatiques de Guinée (CANEG). L’objectif visé est de réunir tous les acteurs concernés (l’Etat, les partis politiques, la société civile y compris les syndicats, les partenaires étrangers…), autour d’une même table, afin d’aboutir à un consensus de portée nationale sur cette question délicate, difficile à résoudre surtout pour un pays en transition vers la démocratie. Ce Forum a regroupé plusieurs participations notamment les représentants des partis politiques, les ONG, les organisations de la société civile et le représentant de la Gendarmerie.

Selon le juriste Mamadi 3 Kaba, le droit  de manifestation est un droit constitutionnel qui est garanti dans son article 10 aliéna 1 où il dispose que ‘’ tous les citoyens ont le droit de manifester et de cortège ‘’. Donc, renchérit-il, la manifestation et le cortège constituent pour tous les citoyens guinéens un droit.

Ainsi, toutes les manifestations sur les voix publiques sont soumises à une déclaration préalable, mais cette déclaration doit être adressée aux maires de la Commune urbaine ou rurale. ‘’ Elle doit avoir lieu 3 jours francs au moins et 15 jours francs au plus tard avant la date de la manifestation ’’ précise-t-il.

Qu’est ce que nous voulons faire de la Guinée de demain ? s’interroge Amadou Damaro Camara, représentant de la mouvance à ce forum, avant d’y répondre « Pour une Guinée démocratique, c’est la seule solution». Car, dit-il, les « Malinké ne réussiront jamais seuls à gouverner ce pays, jamais les Soussou, jamais  les Peulhs ou les forestiers. Quant il s’agit de la Guinée, nous devons avoir le courage de travailler ensemble. C’est en cela que nous allons construire une Guinée démocratique », ajoute-t-il. Nous les politiciens, nous avons aussi le devoir d’éducation civique de nos militants pour leur faire comprendre que nous les acteurs, dans la politique nous ne sommes pas des ennemis, a-t-il conseillé.

Quant au représentant de l’opposition, Aliou Condé a interpellé la société civile pour qu’elle joue le rôle de tampon : « Vous devriez être les gendarmes, les modérateurs pour les Hommes politiques pour dire à chacun ‘’ arrêter ’’ car vous mettez la vie de toute la population en danger  », a-t-il lancé à l’endroit de la société civile

Par ailleurs, il reste persuadé que si la Guinée continue sur ce genre de forum dans les jours avenirs, elle ne connaitra plus les manifestations meurtrières.

Face à cette situation, l’ONG African Crisis Group semble utile et même nécessaire de réfléchir ensemble sur la signification, le contenu et la portée de la liberté de manifester. A noter que cette ONG compte organiser dans les prochains jours un forum à l’intention des juristes.

 

 

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