Société : Une veuve expulsée de la maison de son mari et violemment battue par sa belle-famille
Dans une interview accordée à notre rédaction, Djenab Diallo nous défais à bâton-rompu son calvaire après la mort de son mari. Après plus de dix ans de vie de couple, le mari de Mme Djenab Diallo meurt des suites d’une longue maladie. Le calvaire de cette jeune femme d’une trentaine d’années qui avait commencé du vivant de son époux et la situation s’en pire du jour au lendemain. Après avoir accompli les quatre mois de période de veuvage, la jeune dame a été interdite d’accéder à la maison construite de son défunt mari. Selon Djenab Diallo, voulant accéder au domicile conjugal, elle a été violemment molestée et sa fille disparaît au même moment.
Lisez le cri de cœur de cette dame.
On apprend que vous avez été agressée par votre belle famille. Expliquez-nous ce qui s’est passé ce jour-là ?
Djenab Diallo: Jétais en visite chez mes parents à Kindia, à mon retour, le vendredi 7 octobre, j’ai trouvé que ma belle-famille est venue chez moi puis changé les serrures des portes et posté deux policiers devant la maison. Les membres de ma belle-famille ont donné des instructions fermes aux policiers pour leur dire de ne pas me laisser rentrer dans la maison de mon défunt mari sans leur autorisation. Donc, j’ai essayé de rentrer, il y a eu un des deux policiers qui m’a tabassée et déchiré tous mes habits.
Pourquoi votre belle-famille vous a agressée?
Je n’ai trouvé aucune explication si ce n’est que de m’expulser de la maison de mon mari. C’est la seule explication que je peux donner. Depuis la maladie de mon mari jusqu’à son décès je n’ai eu aucune personne pour m’assister financièrement. Le jour où jai accouché, de mon troisième enfant, mon mari était encore malade. Difficilement j’ai pu avoir les frais hospitaliers pour que je me retourne à la maison. Ils étaient tous là et personne n’est venu me voir à la maison. J’ai fait une semaine avant le baptême de mon enfant personne ne m’a donné au moins 5000 francs guinéens pour m’acheter à manger, personne n’a payé une tenue pour mon bébé et personne ne m’a assisté quand mon mari était malade sauf un frère de mon mari qui vit en Allemagne qui envoyait régulièrement des médicaments pour lui. Quand je suis revenue de l’intérieur j’ai trouvé ces policiers qui ont reçu une instruction de ne pas me laisser accéder à la maison. Cela a dégénéré, entre temps, ils ont kidnappé ma fille. Selon eux, comme c’est la fille de leur grand frère, ils ont plus de droits sur l’enfant que moi.
Actuellement où en êtes-vous?
J’avais porté plainte à la DPJ [direction de la police judiciaire] aussi à l’Office pour la protection du genre, de l’enfant et des mœurs (OPROGEM). Ils ont convoqué mes beaux-parents et particulièrement ma belle-sœur. Elle s’est présentée et a donné des explications. C’est elle qui a dit qu’elle connait où se trouve ma fille. Elle a prétexté pour dire que ma fille a l’habitude de passer dans leur famille. Bien sûr elle a l’habitude de passer des jours là-bas mais je préfère qu’on m’informe quand on prend ma fille. Mais, c’est elle qui est derrière tout ça.
Comment elle s’appelle?
Rouguiata Baldé, elle travaille à Orabank. C’est elle qui a posté les policiers devant chez moi. C’est elle aussi que j’accuse du kidnapping de ma fille.
Est-ce que votre belle-famille vous a demandé de quitter la maison de votre défunt mari?
Oui, il y a un fils de mon mari qui me fait souffrir à la maison. A chaque fois que je me plains la belle-famille le soutient. Ils sont derrière lui et le soutiennent. Mon beau-frère gendarme qui était à la maison au moment où le policier me bastonnait avait dit que la maman du fils de mon mari a plus contribué à la construction de la maison que moi. De toutes les façons, je n’ai pas connu cette dame. C’est mon mari qui m’a montré cette maison et m’a dit d’habiter là-bas. Quand quelqu’un me dit que ce n’est pas ma maison alors que j’ai trois enfants je serai étonnée. Ils avaient proposé de mettre la maison en location si je reste là-bas. Déjà, ils ont changé les serrures des portes, ça signifie beaucoup de choses.
Votre mot de la fin?
Je demande à la justice de me rétablir dans mes droits. Je vous prie [les journalistes] de vous intéresser à nous les femmes, il y a beaucoup de femmes qui sont victimes de ces cas similaires. Il y a beaucoup d’injustices à l’égard des femmes qui passent inaperçues. Ce n’est pas toutes les femmes qui ont l’audace de parler à un journaliste de ce qu’elle a été victime. On dit ici que quand tu te disputes avec ta belle-sœur ou ton beau-frère tu n’auras pas la baraka [bénédiction] pour tes enfants. Tout ça c’est quand on ne t’agresse pas. Si on t’agresse, tu vas mettre belle-sœur, belle-mère et beau-frère à côté pour défendre ton droit et le droit de tes enfants. Donc, il faut beaucoup s’intéresser aux problèmes de femmes, ça se passe tous les jours. J’avais entendu parler et j’ai vu beaucoup des cas, cette fois-ci c’est moi qui suis victime.