Le système de santé guinéen tempête dans un ver d’eau

Le système de santé actuel de la Guinée est caractérisé par une multitude de projets et programmes verticaux. Il faut se dire la vérité,  malgré ces acquis de la santé,  l’analyse de la situation  montre des contre-performances.  La volonté du Chef de l’Etat  est de garantir plus d’équité dans la fourniture des services sociaux de base, y compris la santé. Malheureusement l’application de cette volonté laisse à désirer dû aux comportements de certains cadres du système de santé guinéenne.

A titre illustratif : il a été mentionné dans les axes prioritaires du ministère de la santé par la lettre de mission  signée le 20 février 2014, par le premier ministre d’alors Mohamed Saïd Fofana, de développer la mutualité dans le système sanitaire guinéen, jusqu’aujourd’hui cette décision reste le cadet des soucis pour les cadres du département de la santé. Il y a eu deux décrets le 31 Mars 2014 № 063 et № 064 : portant création d’un Institut National d’Assurance Maladie Obligatoire (INAMO) et l’autre portant création d’une Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des  agents de l’Etat (CNPSAE). Ces deux décrets soufre encore dans leurs exécutions.

Pour comprendre les problèmes du système de la santé il faut déterminer les rôles des principaux acteurs de la santé Guinéenne qui sont :

  1. L’Etat,
  2. Le personnel,
  3. La population,
  4. Les partenaires au développement

 Que doit faire l’Etat ?

  • l’Etat s’investit pour construire et équiper les structures de santé
  • l’Etat s’investit pour assurer le salaire du personnel de la santé.
  • l’Etat développe et faire respecter l’aspect institutionnel
  • l’Etat accentue le contrôle à tous les niveaux pour lutter contre les contrevenants
  • l’Etat développe la notion de l’engagement communautaire

Que doit faire le personnel ?

  • le personnel doit Sensibiliser les patients
  • le personnel doit respecter et rassurer les patients
  • le personnel doit assurer les soins de santé de qualité
  • le personnel doit respecter les tarifs officiels fixés par les autorités sanitaires

Que doit faire la population ?

  • la population doit fait confiance à l’autorité sanitaire
  • la population doit contribuer pour sa santé
  • la population doit stopper l’automédication
  • la population doit reconnaître ce que l’Etat investi pour sa santé.

  Que doit faire les partenaires au développement ?

  • les partenaires appuient l’Etat dans la mise en œuvre des programmes et projets liés à la santé et accompagnent de l’Etat dans la construction et l’équipement des infrastructures sanitaires.

Entre nous qui fait son travail et qui ne le fait pas ?

A propos de la gratuité des césariens et autres services,  l’Etat  donne des subventions pour mesure d’accompagnement, mais comment ces subventions sont utiliser.  D’abord la direction nationale prélève 10%, ensuite la direction des hôpitaux prélève leur part et en fin le service concerné ne reçoit presque  pas grand-chose. Parce qu’il n’y a pas une inspection forte pour contrôler l’utilisation de ce fond.  Je croire qu’il faut envoyer la subvention de la prise en charge  directement à l’hôpital.

Après Ebola, la Guinée a formulé une nouvelle politique Nationale de santé à travers  le plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2015-2024), le plan de Relance et Résilience du système de santé (2015-2017 ) et le plan  National de Suivi- Évaluation et Revue du PNDS (2015-2024), mais la population se plein toujours .

Il est clair aujourd’hui que le corps médical guinéen traverse une période difficile due au mauvais fonctionnement de notre administration sanitaire.  Malgré tout cela, ils ne devons pas accepter que la vocation de giron à la solidarité nationale soit perturbée pour quoi que ce soit. Et  certains accusent leur condition de vie pour jeter un discrédit sur la profession médicale. Il ne s’agit  pas d’être bien payé pour être honnête, la satisfaction est un don de Dieu et l’incarnation de ce don dépend de notre propre conscience.

Pour mériter la confiance des malades et de la population, il est du devoir aux médecins et paramédicaux de s’adapter à des qualités morales qui sont au nombre 15.

                       Crise de confiance entre  personnel médical et les patients

     Le corps médical est la cible de tous les maux.      

Seule la conscience qui enseigne les qualités morales médicales qui sont au nombre de quinze (15) qui doit prévaloir.  Pour mériter la confiance des malades et de la population, il est du devoir  aux médecins, paramédicaux et sages-femmes de s’adapter à ces qualités morales, qui sont :

  • L’accueil 6- la conscience professionnelle   11- la propreté
  • Le dévouement 7- la sincérité                                    12- l’obéissance
  • La douceur 8- l’ordre                                              13- la ponctualité
  • La bienveillance 9- la discrétion                                    14- la précision
  • La fermeté       10- l’économie    15- le calme et la  maîtrise de soi même.

Ces qualités doivent être développées, c’est à dire s’exercer dans la pratique chaque jour pour les mériter et les appliquer dans nos habitudes.

  • L’accueil : a pour but d’amoindrir, de réparer, de soulager en quelque sorte le mal posé par la séparation familiale, aussi doit-il être rassurant pour le malade, et pour la famille. C’est toujours pénible pour les parents qui accompagnent le malade. Ils s’inquiètent de la gravité et se préoccupent de savoir quand est-ce qu’il recevra des soins et qui s’occupera de lui.
  • Le dévouement : c’est la qualité primordiale, car cette profession recommande l’oubli de soi et l’amour de l’autre.
  • La douceur : évité d’être brusque, de faire souffrir le malade, il faut être doux, le dorloter et rassurer.
  • La bienveillance : il faut être doux, paisible, tout en acceptant l’humeur de tout un chacun.
  • La fermeté : avoir l’autorité mais pas être autoritaire, savoir s’imposer aux malades dans leur intérêt, la fermeté n’est pas la méchanceté.
  • La conscience professionnelle : elle consiste à accomplir une tâche scrupuleuse, sans qu’il ne soir nécessaire d’être contrôlé pour la vie et la santé d’une personne.
  • La sincérité : c’est l’honnêteté dans l’accomplissement du devoir professionnel, les comptes rendus des activités aux collaborations.
  • L’ordre : c’est avoir la méthode de travail, qui permet de gagner du temps dans toutes les activités, chaque chose a sa place.
  • La discrétion : il ne sert à rien de mettre en doute l’importance de notre mission, car la discrétion garantit notre crédibilité, elle encourage les patients à se livrer à leurs médecins d’où (le respect de la déontologie).
  • L’économie : éviter de gaspiller le matériel et les produits d’usage public pour le bon suivi d’un grand nombre de patients.
  • La propreté: l’hygiène, c’est l’affaire de tous, c’est un comportement.
  • L’obéissance : indispensable pour une bonne organisation correcte du travail.
  •  La précision : c’est le savoir et le savoir-faire. Exemple, faire une injection IM dans le 1/4 supérío-externe de la fesse pour en éviter des fautes professionnelles, l’atteinte du nerf sciatique provoque la paralysie.
  •  La ponctualité : c’est la promptitude, être à l’heure au travail pour une bonne répartition des tâches.
  • Le calme et la maîtrise de soi-même : éviter l’affolement du public, avoir le sang-froid, avoir un terme  pour donner la confiance, éviter les activités publicitaires, de libertinage, de s’adonner aux multiples vices : colas, tabac, alcool, avoir un comportement responsable et de servir aisément la population.  Le portait du  médecin  idéal c’est d’être d’humeur douce et de grande perspicacité. Tout médecin qui ne connait pas la supériorité de l’âme humaine ne peut être un être extensible, tant qu’il ignore la logique, il n’est pas un médecin de l’âme.

NB : Dans le souci de renforcer le système de santé du pays, le ministre de la santé actuel avec son staff à proposer un décret № 091/PRG/SGG, portant attribution et organisation du ministère de la santé, le décret a été signé par le président de la République le 30 mars 2016. Ce décret à notifier la création  d’un Service National de Contrôle  de la Gouvernance en Santé ; (SNCGS) en lieu et place de l’inspection générale de la santé. Il faut noter que le budget alloué au département de la santé ne prévoir rien pour le fonctionnement des services d’inspection,    Or, aucun partenaire Technique et Financier (PTF) n’accepterait d’appuyer  le service d’inspection dans un pays, car cela relève de la sécurité  des décisions du pays. Ce qui rend l’inspection générale de nos départements des parents pauvres.         

                                                                

Dr Mohamed Koné, médecin journaliste 

       Tel : 655 51 98 82 / 664 59 88 76

 

 

 

 

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